KAN-HA-DISKAN

Commune
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SCRIGNAC : PAYS DU KAN HA DISKAN

Le kan ha diskan, que l’on peut traduire par « chant et contre-chant », « chant et re-chant » ou « chant et déchant », est, en Bretagne, une technique de chant à danser a cappella traditionnel et tuilé en breton, pratiquée à deux ou plus.Le meneur (kaner) ou la meneuse (kanerez) chante le couplet qui est repris ensuite par le ou les autre(s) chanteur(s) (diskaner(ien)), démarrant sur les dernières syllabes du précédent. Traditionnellement pratiqué a cappella, on entend beaucoup ce type de chant en Fest Noz . Il est principalement pratiqué en Centre-Bretagne (Kreiz Breizh en Breton) par un couple ou un trio généralement. Cette pratique a été inscrite à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France en 2013.

FICHE TYPE D’INVENTAIRE DU PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL DE LA FRANCE

 

 

Domaine du Kan Ha Diskan

 

 

 

Il n’est pas facile de retrouver les traces physiques des anciens chanteurs de Scrignac, mais voici quelques chanteurs de Kan ha Diskan dont nous avons pu nous procurer des photos :

Jean Marie LE BRIS (1901/1966) et son épouse Maria CORNEC ( 1897/1983) sont tous deux Scrignaciens, Jean-Marie exerce la profession de cantonnier et Maria celle de lavandière à Feunteun Ber, puis cuisinière au restaurant Sinquin. Mariés en 1920, ils ont chanté ensemble notamment dans les foires. Des 2 enfants nés de leur union, François chantera également  en KAN HA DISKAN particulièrement avec Françine FER dans les années 60.

Ci – dessous la pochette du 45 tours

Un peu plus tard  1970 environ

Dans le même temps, on ne peut parler de KAN HA DISKAN sans aborder le Groupe Boutriked ar menez.

 

 

 

 

Boutriked ar menez créé en 1967 par le chanteur Yann Thomas« le boulanger chanteur » de Bolazec qui s’entoure de chanteurs comme Louis Lallour, Yann Poëns, Auguste Cléran, Francine Fer, Auguste Morvan, François Morvan et de sonneurs ou accordéonistes comme Jean Coateval, François Jouanet.   

 

 

 

 

 

Merci à Annie Blachere pour les photos transmises.

 

Valentine COLLETER née Chiquer ci dessous à l’aube de ses 100 ans, elle décédera  malheureusement peu de temps après en novembre 2018. Germaine LANDRE et Valentine ont chanté en duo du kan ha diskan . Le duo avait été baptisé Roc’h ar Grenn.

source le télégramme

 

 

 

 

 

 

Valentine Chiquer est née dans une petite ferme de Scrignac en mai 1918. Ses parents, très humbles, ne connaissent que le breton. Deux frères et une sœur, Maria, qui est la cadette et qui a pourtant 20 ans quand Valentine vient au monde. Enfant, Valentine entend souvent sa sœur et sa maman chanter des gwerz, des mélodies, des gavottes. Elle entend, écoute et retient.

À 14 ans, elle maîtrise le chant sous toutes ses formes. Lors d’un battage, elle interprète, avec un de ses frères, une gavotte des montagnes. Elle fait danser toute l’assistance qui découvre, avec étonnement, la qualité de son chant : le rythme indispensable pour la danse, la prononciation impeccable nécessaire à la fluidité du texte, la justesse du chant et la vigueur nécessaire car au kan ha diskan, un bon chanteur doit « tuer » le danseur. Valentine écume alors les festoù-noz de sa région et assoit sa réputation de chanteuse.

La culture bretonne en sommeil forcé

Puis, c’est le mariage avec Pierre Colleter, menuisier, charron, charpentier et vitrier qui travaille avec son frère jumeau. Le couple s’installe à Quénéguen, en Scrignac. Valentine gère un restaurant, épicerie, estaminet et cabine téléphonique avec sa belle-sœur. C’est un lieu de passage extrêmement fréquenté. Toutes les occasions sont propices à l’expression du chant en breton.

Au décès des deux hommes, Valentine et ses deux enfants, Odette et Rémy, s’installent en 1955, à Huelgoat (29) où elle devient cuisinière au pensionnat des filles du collège public. La culture bretonne est alors en sommeil forcé. L’Éducation nationale écrase la langue bretonne. Qui parle et chante en breton est un plouc honteux.

La renaissance

Dans les années 70, des écrivains, des journalistes, des musiciens et artistes osent réveiller la conscience bretonne. Valentine est dans cette mouvance. Elle remonte sur les planches et entame une renaissance. Dès lors, Valentine ne cessera d’animer les festoù-deiz et noz. Elle chantera à Paris et même à Montréal. Le trophée Per Guillou lui sera attribué à Carhaix (29), en 1988. FR3 Rennes lui consacrera un documentaire. Un fest-noz hommage sera organisé à Collorec (29), en 2006. France 3, dans son émission « Des Racines et des ailes », lui réservera un volet important sur l’expression du chant breton.

À la retraite, le calendrier punaisé au mur de la cuisine, est recouvert des dates de fest-noz. À la maison, elle reçoit des journalistes, des collecteurs, des chanteurs en recherche de chants inédits. Les minicassettes enregistrent.
Ses compères de chant, hommes et femmes, sont nombreux. On retiendra Susig Gwernig, Jean-Louis Bizouarn, Bastien Guern, Germaine Landré et Christian Rivoalen. Mais ils doivent s’adapter à sa tonalité vocale qui est assez haute. Et ils doivent suivre car c’est elle qui mène, qui assure le kan.© Le Télégramme

Ci dessous à 96 ans Elle a reçu la visite,  de ses amis les frères Morvan pour un tout premier trio. 

 

Jacques, Jean-yves et Pierre DILASSER Originaires de Scrignac chantent encore à l’occasion.

 

 

 

 

Marie-Laurence Fustec et Brigitte Le Corre, nées à Scrignac, ont ça dans le sang!

Elles ont eu le même parcours et commencé à chanter très jeune.

À l’époque, elles ont à peine dix ans et fredonnent des airs bretons avec pour modèles Yann Thomas, Francine Fer, François Bris ou encore les frères Morvan. Pas Yvon et Henri, de Saint-Nicodème, mais Auguste et François, de Scrignac.

Source “you tube”Vidéo Fest noz DASTUM à LANRIVAIN 2012

Brigitte LE CORRE et Marie Laurence FUSTEC, de Scrignac, au kan ha diskan le 3 novembre 2012. On voit – et on entend – très bien les deux gavottes dansées par la même ronde de danseurs : – sur le ton simple le pas de la gavotte montagne (Scrignac, Huelgoat, Locmaria Berrien, Le Guilly, Berrien, Plouyé, La Feuillée), – sur le ton double le pas de la gavotte de la région de Calanhel (Calanhel, Plourac’h, Lohuec, La Chapelle neuve, Plusquelec, Callac, et en partie les communes avoisinantes) Images :Avelenn.

 

D’autres chanteurs de Scrignac :

 

Auguste et François Morvan, Francis Quéméner, Francis Conan et le “Comte de Kerbrat”, Étienne Thomas, Louise Fouler, Marie Hélène Jézéquel, Robert Guilloux , Lucien Prigent, Armand Lozac’h, Marcel Gars, Cléran…… 

Liste non exhaustive. N’hésitez pas à nous envoyer des informations pour compléter.


Le voici ,soufflant les bougies de son 85 ème anniversaire

Dans un tout autre registre Jean LALLOUR , grand défenseur de la culture Bretonne et surtout passeur de la Gavotte de  la région de Calanhel ( côte d’armor). Il habite Scrignac depuis des années et organise régulièrement des stages pour de nombreux amateurs de cette danse traditionnelle. Jean, est un expert en la matière. Il est né  dans la commune de Plourac’h, où il  a été initié très tôt à cette authentique gavotte, qu’il a apprise en famille. 

Ci-dessous en 2012 , avec ses stagiaires, qui pour le plus grand plaisir des voisins, ont chanté et dansé dans une rue de Scrignac.